1942, dans la France occupée, Gilles est arrêté pour être déporté dans un camp en Allemagne. Juste avant de se faire fusiller, il échappe à la mort en jurant aux soldats qu’il n’est pas Juif mais persan. Au risque de se faire prendre, Gilles invente une langue chaque nuit, pour l’enseigner à un capitaine SS le lendemain.
Pour son cinquième long métrage, le réalisateur Vadim Perelman adapte librement la nouvelle Invention d’une langue, écrite par Wolfgang Kohlhaase, pour nous livrer une fable poignante sur l’instinct de survie.
Gilles, incarné par Nahuel Pérez Biscayart, est un personnage fictif mais son destin fait écho à celui de nombreuses personnes ayant vécu l’enfer des camps et le réalisateur multiplie les références visuelles historiques précises pour ancrer cet incroyable récit dans l’Histoire.
Comment représenter l’indicible ? Comment une langue imaginaire peut-elle participer à retranscrire l’horreur du réel et libérer l’esprit ? Comment la mémoire peut-elle entrer en résistance et devenir militante ?
Intervenants :
Vadim Perelman, réalisateur : “Je suis Juif, j’ai toujours été proche de l’Holocauste et j’ai beaucoup lu et étudié sur le sujet toute ma vie, ma famille a été touchée par ça, il était donc important pour moi, à un moment donné de ma vie créative de raconter l’histoire de l’Holocauste quelle que soit la forme qu’elle a prise et quelle que soit l’histoire.”
Tal Bruttmann, historien spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme en France au XXe siècle : “Le sujet du film en fait c’est les archives, la destruction des archives et comment on fait cette Histoire là malgré cette destruction ?”
Lionel Naccache, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, professeur à l’Institut du Cerveau et essayiste : “Un film sur l’importance de la confiance dans nos actes de langage.”
Nahuel Pérez Biscayart, comédien : “Je ne peux pas concevoir le jeu comme un acte solitaire…c’est de l’alchimie pure le cinéma.”
Ce podcast original est produit par Narrason. Les entretiens, la voix et la réalisation sont conduits par Nolwenn Thivault. La production éditoriale est assurée par Aurélie Brousse. Naomie Sirerols est assistante à l’édition. Le mixage a été réalisé par Cristián Sotomayor et Nolwenn Thivault. Benjamin Greuzat est au Design sonore. Le thème musical provient d’Universal Musique.
Pour aller plus loin :
Le cinéma intérieur, projection privée au coeur de la conscience, Lionel Naccache, 2020 (Odile Jacob)
Parlez-vous cerveau ? Lionel & Karine Naccache, 2018 (Odile Jacob)
Les cent mots de la Shoah, Tal Bruttmann & Christophe Tarricone, 2016 (PUF)
Déportation et génocide. Entre la mémoire et l’oubli, Annette Wieviorka, 1995 (Hachette)
- La bande annonce du film
- Le dossier pédagogique du film conçu avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah